< Morts sans tombes, danse macabre >
Extinction d'un possible
Mort sans tombe, poubelle ouverte
Première
Ce n'était - pas le moment
Pas le moment, pas le moment
Nous ne - pouvions pas
Pas d'argent
Pas la place, pas de confiance, pas d'intime
Son amour est parti, elle ne va pas rester
Rester - toute seule
Mais pas toute seule, elle n'est pas toute seule
Se sent toute seule depuis
Depuis des mois
Elle - je - nous
Nous
Porte de cimetière ouverte, il ne faut pas
Il faut fermer ces portes, des jeunes pourraient profaner les tombes
Absence de tombe, l'amour est un cimetière
Cimetière depuis la tombe
Tombe arrachée, haute lutte
Cimetière maintenant, une tombe
Sans tombe, poubelle
Elle - je - nous
Cimetière
Pas rester
Ce petit cristal
De nous
A la poubelle
Ce petit bout
De nous
Au cimetière
Ce grand amour
De nous
Porte fermée, porte ouverte
Pleurs cris violence indifférence et meurtre
Affects évaporés, on oublie
Pas de mots
Des jeunes pourraient profaner
Solitude
Noirceur
Doigts qui ne s'étendent pas
Regards ailleurs
Des peaux lointaines
Des élans au-dedans
Au-dedans, au-dedans, au-dedans
Retrouver, perdre, tuer, jeter
Liquidation d'une possibilité, première
Caméra noir et blanc, fouille les creux
Ça bouge, ça vit, ça meurt
À liquider, à jeter, pas de mots, pas de mots, pas de signes, pas de sens
Liquidation des creux de vie, des poches d'amour
Désert, cimetière, champ de ruines, champ de ruines - évaporées poussière
Eros et thanatos néant, liquidation totale sans flux, tout part à des vitesses extrêmes
Aspiration des creux poubelle
Il n'y a rien à voir
Quels sont ces corps rompus sur le rivage
Défaits dans le sommeil, abrutis de travail
Hier encore petits sourires yeux tristes, "je te considère comme mon meilleur ami"
Éclatement des bulles de savon
Rayer les masques, secouer les arbres plantés dans l'existence
Interroger les brins d'herbe que nous sommes
Prendre la mesure du vent
Quels sont ces corps rompus sur le rivage
En des postures bizarres
Desséchés bouche ouverte le vent le sable du désert emporte leur peau leur chair, leurs os s'offrent aux bédouins, la traversée est rude
Le choc est fort, la mort est là
Tabula rasa, terre brûlée, ne s'est-il rien passé
Affects offerts à l'usine et infusés dans le sable du désert
Dans la poubelle plus qu'un lambeau de sang
Lancinantes mélodies face à un ciel désert
"Je ne rêve plus, je ne fais que pleurer, comme une malade mentale qu'on n'aurait pas soigné"
Des corps recroquevillés qui cherchent dans leurs entrailles une étincelle de vie
Une mèche de bougie éteinte
Vie à mourir, vie à venir, une vie quelconque qui sourd
Un peu de vie qui reste
Sur un rivage non-humain des corps recroquevillés
Rejetés par les vagues
À l'âme, dernières amies, étranges
Silence dans la salle
Les corps
Évidés
Pourront-ils se mouvoir
Écroulés sur la scène
La salle est vide, lumières éteintes
Des larmes sèches courent jusque dans les coins de ses rondeurs
La porte de ce cimetière se ferme
Mouvements ?
Tombe ?
Des flux secs parcourant la poubelle ?
L'évènement assourdissant trouvera-t-il sa transe ?
L'évènement assourdissant sera-t-il entendu
Ou la poubelle trônera-t-elle triomphante ?
Quelle est la force de ces corps liquidés ?
Extinction d'un possible, mort sans tombe
Poubelle ouverte, évènement insondable
Première et deux jours
D'un mort mort-jeté
"A trop penser, on s'enlise
Et on devient vite
Suicidaire"
Quel est
Quel est ce petit nœud
Sourd et fort
Mèche d'une bougie d'une bombe de cheveux allumée dans le vent menacée par la cire
Qui se noue en mon fond et me tue et m'étrangle
Extrémités tremblantes
Cœur qui se serre, cœur qui vit
Épuisement, mon cœur
Petit nœud qui m'accroche
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